Vinaya Pitaka
Le Vinaya Pitaka (sanscrit et pali), « La corbeille de la discipline », est la première des trois divisions du canon pali (Tipitaka) sur laquelle se base le courant bouddhiste theravada. Elle traite du vinaya (discipline monastique) et contient les règles principales (patimokkha) et additionnelles, le récit des circonstances dans lesquelles elles ont vu le jour, les sanctions en cas d’infraction, des commentaires et quelques suttas.
Les textes de cette corbeille ont majoritairement pour objet de préciser les règles de la vie des bhikkhus et bhikkhunis. Il n’y avait au départ aucune règle. Elles ont été définies au fur et à mesure, lorsque la nécessité s’en est fait sentir. Chaque règle est accompagnée d’une narration de l’épisode ayant été à l’origine de sa création, et d'un exposé détaillé de la solution émise par le Bouddha. On trouve également dans cette corbeille une narration des étapes par lesquelles le Bouddha est passé pour parvenir à l’Eveil, et des premiers pas de la Saṅgha.
Il existe deux livres en Français, écrits par Moine Dhamma Sāmi, l'un détaillant les règles du Vinaya de manière concise et pratique, l'autre apportant de nombreuses informations sur la vie d'un bhikkhu. Ils sont disponibles gratuitement sous forme électronique sur dhammadana.org:
(Vous risquez d'être étonné de toutes ces règles, mais il faut comprendre qu'elles s'adressent à la vie monastique, faut donc les resituer dans leur contexte.)
Divisions du Vinaya Pitaka
* Suttavibhanga :
o Mahavibhanga : patimokkha des moines (bhikkhu) et origine des règles ;
o Bhikkhunivibhanga : patimokkha des moniales (bhikkhunî) et origine des règles.
* Khandhaka :
o Mahavagga : règles additionnelles, conseils généraux concernant la conduite, suttas relatant les activités du Bouddha après son illumination, son premier sermon dans le parc aux daims, des informations sur certains des disciples principaux ;
o Cullavagga : conduite monastique et sanctions en cas d’infraction.
* Parivara : récapitulation des sections précédentes selon différents points de vue pour l’instruction.
Une autre source présente cinq subdivisions:
Pārājika
Le premier volume traite des règles de discipline concernant les offenses les plus graves, pārājika (qui entraînent une exclusion définitive de l'Ordre) et saṅghādisesa (qui nécessite une réunion de l'ensemble de la communauté des bhikhhus pour traiter l'affaire). Il traite également des offenses aniyata et nissaggiya qui sont, elles, mineures.
Pācittiya
Le Pācittiya traite des autres règles pour les bhikkhus, c'est-à-dire pācittiya, pāṭidesanīya, sekhiya, et adhikaraṇasamatha.
Mahāvagga
Le Mahāvagga est divisé en dix sections, appelées Khandhakas. La première, Mahākhandhaka, raconte les premiers pas de la Saṅgha, entre le moment de la Sambodhi (l'Eveil) du Bouddha, jusqu'à l'admission de Sāriputta et Mahā Mogallana, les deux disciples les plus éminents du Bouddha.
Cūḷavagga
Le Cūḷavagga contient des règles supplémentaires concernant les procédures pour les actes institutionnels, ou les fonctions particulières de certains bhikkhus. Il traite également de règles diverses.
Parivāra
Le Parivāra fonctionne comme une sorte de manuel, qui permet un survol de l'ensemble du Vinaya Piṭaka.
Autres versions
Le Tipitaka est en général considéré comme proche du premier canon bouddhique couché par écrit au Ier siècle av. J.-C. Les canons mahayana et vajrayana s’en écartent très nettement en ce qui concerne les parties soutras et commentaires, du fait de l’ajout important de nouveaux textes. La partie concernant la discipline est celle qui a subi le moins de transformations. On en connaît actuellement cinq versions complètes, en dehors de la version theravada décrite ci-dessus.
Deux sont en usage
* Dul-ba, Vinaya Pitaka de l’école Mulasarvastivada, traduit en tibétain, en usage dans le courant vajrayana ; il comprend les sections suivantes :
Vinayavastu, deux Pratimokshasutras (moines et moniales), deux Vinayavibhangas (moines et moniales), Pratimokshasutra, Vinayavibhanga, Vinayakshudrakavastu, Vinayottaragrantha
* Sìfēnlǜ 四分律[1], Vinaya Pitaka de l’école Dharmaguptaka, traduit tout d’abord en chinois, en usage dans le courant mahayana (Chine, Corée, Vietnam et école japonaise Ritsu) ; il comprend les sections suivantes :
deux Bhikshuvibhanga (moines et moniales), Skandhaka, Samyuktavarga, Vinayaikottara
Trois ne sont plus utilisés
* Shísònglǜ 十誦律[2], Vinaya Pitaka de l’école Sarvastivada traduit en chinois :
Bhikshuvibhanga, Skandhaka, Bhikshunivibhanga, Ekottaradharma,, Upaliparipriccha, Ubhayatovinaya, Samyukta, Parajikadharma, Sanghavasesha, Kusaladhyaya
* Wǔfēnlǜ 五分律[3], Vinaya Pitaka de l’école Mahisasaka traduit en chinois :
Bhikshuvibhanga, Bhikshunivibhanga, Skandhaka
* Móhēsēngjìelǜ 摩訶僧戒律[4], Vinaya Pitaka de l’école Mahasanghika traduit en chinois :
Bhikshuvibhanga, Bhikshunivibhanga, Skandhaka
Il existe également des fragments d’autres versions dans divers langages.
Réféférences
1. ↑ Taisho 1428
2. ↑ Taisho 1435
3. ↑ Taisho 1421
4. ↑ Taisho 1425