Mouton, chien, Cerbère, Hercule
Le symbole du pourceau est en rapport avec la nature émotionnelle de l’homme terrestre : Pensez par exemple au rite du «boundahis». Nous y voyons un mouton sacrifié être donné à manger à un chien. Dans le monde de la pensée indienne, le chien est relié, pour la même raison, à Shiva, la volonté divine qui rayonne dans le monde humain inférieur. Ce symbole devient plus clair et nous est plus proche si nous pensons à Cerbère, le gardien à trois têtes de l'Hadès. Selon certains récits, Cerbère possède même cinquante têtes, la queue d'un dragon, une crinière faite de cent serpents, une haleine et une bave empoisonnées…image brillante et extrêmement claire de la volonté humaine, qui enrage, tue et brûle. L'enfer tremble à ses aboiements, et lorsqu'il a brisé ses chaînes, les furies elles-mêmes ne peuvent plus le dominer. Il empêche les esprits de quitter leur demeure infernale, et ceux qui cherchent à le tromper et à le calmer quelque peu doivent l'endormir avec une nourriture composée de miel et de pavot. On ne peut l'emprisonner définitivement qu'au moyen du caducée, c'est-à-dire par le chemin de l'initiation. Mais ici, également, la plus grande prudence est absolument nécessaire. Ne nous raconte-t-on pas qu'Hercule, ce noble fils des dieux, ce travailleur plein d'amour pour l'humanité, emprisonna en lui Cerbère, et fût à tel point mordu et infecté par sa bave vénéneuse qu'il en resta fou quelques temps? Si nous comprenons le monde d'idées centré sur le symbole du chien, il devient compréhensible que le symbole du pourceau doit être en rapport avec les désirs inférieurs de l'homme, avec la nature émotionnelle de l'homme orienté vers la terre et le terrestre, qui rapporte tout aux valeurs terrestres , qui avilie tout ce qui est sacré et n’est pas de ce monde, et l’emprisonne dans la nature dialectique…
L.M. 59, 60.
La viande contient des substances toxiques agissant directement sur les émotions : Le pourceau est l'image dégoûtante de la conscience-moi qui, poussée par son désir et couverte de croûtes ignobles, s'avance vers son but inférieur, pataugeant dans le purin en se goinfrant. C'est le pourceau dont nous avons tous éventuellement quelque chose. Déjà le Livre des morts égyptien met en garde contre le pourceau. Et dans le monde animal, déchu comme nous, qui illustre d'une manière saisissante tout ce qui est inférieur dans le monde humain, le porc horrible et souillé est là pour nous rappeler sans cesse la bassesse de nos sentiments. C'est pourquoi, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, il y a toujours eu des peuples à qui le porc répugnait et qui refusaient d'en manger. Les lois juives interdisaient la viande de porc. Et les prêtres de jadis, qui étaient encore choisis parmi les initiés, savaient que cette viande contient des substances particulièrement toxiques, agissant directement sur les émotions. C'est pourquoi on désignait le porc comme 1' « ennemi de toute justice». Dans les milieux de la magie noire, les êtres choisis pour des buts particulièrement dépravés étaient exclusivement nourris de viande de porc. A condition de poursuivre assez longtemps ce régime, ces malheureux perdaient tout sens de la justice et ne reculaient devant aucune souillure pour parvenir à leurs sinistres buts. Chaque espèce de viande contient d'ailleurs des substances toxiques, qui n'agissent pas seulement sur le corps matériel, mais surtout détournent la conscience mentale et morale. - Il serait intéressant d’y consacrer une étude approfondie. Ajoutons, pour vous donner encore une indication, que les Anglais sont de grands mangeurs de viande de mouton et nous pensons que les toxines qu'elle contient ont marqué la nation anglaise en tant que masse et que peuple.
L.M. 60 à 61