Catéchisme de Heidelberg
Être admis à passer la porte de cristal de cette Communauté vivante :
L'élève parvient ainsi à un grand calme. Il n'existe en lui aucun désir lancinant d'être reconnu, car il tient dans ses propres mains la magie de la reconnaissance. Il sait que tout dépend du développement en lui du principe-âme selon coeur et raison; il sait que l'on ne reçoit pas de cadeau, mais que l'on doit parvenir à développer son propre être. Tous les hommes qui courent après la reconnaissance de leur «grandeur» devraient bien penser à cela! En tant qu'acte, l'obole de la veuve avait une grande signification, bien qu'elle ne demandât aucune reconnaissance. Elle s'éloigna pleine de confusion de tous ces prétendus «grands». Mais le Christ la découvrit dans sa simplicité sincère.
C'est ainsi que vient, au moment psychologique, l'attouchement des hiérophantes des mystères. En quoi consiste-t-il? Est-ce une expérience occulte, terrible, avec des gardiens du seuil et des exercices respiratoires? Non, c'est ce que le Catéchisme de Heidelberg, ce que les mystiques et les agnostiques appelaient «la communion des saints», la continuité quotidienne avec les sanctifiés dans la vie et par la vie, la liaison de tous les jours avec la force du Temple blanc.
Ceux qui vivent dans cette communion des saints nous parlent de ce grand ravissement qui consiste à y être exhaussé. C'est comme l'éternité dans le temps que de se trouver consciemment un avec toutes ces roses blanches qui furent abreuvées dans le sang du coeur de Jésus-Christ. C'est la grande alliance des serviteurs de Dieu, alliance qui demande, comme unique condition d'appartenance, les valeurs nucléaires citées, épanouies par le travail de bonté, vérité et justice. Pouvez-vous vous représenter la grande joie de ceux qui, pour la première fois, sont admis à passer la porte de cristal de cette communauté vivante?
A.F. Ch. 35 -350