La Rose-Croix ésotérique et christique.
L’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix est un mouvement ésotérique chrétien.
Il est fondé en 1887, à Paris, par le Marquis Stanislas de Guaita qui prône un spiritualisme exaltant la tradition chrétienne conduisant à l'avènement du royaume de Dieu. L'Ordre réunit un groupe d’hommes actifs très connus, dont Péladan, cofondateur, et Papus qui déclare que le courant rosicrucien synthétise trois traditions, le Gnosticisme, (Cathares, Vaudois, et Templiers dont dérivent les Maçons), les moines catholiques, et enfin les divers initiés (Hermétistes, Alchimistes, Kabbalistes). On trouve parmi les membres Debussy et Erik Satie qui écrivit une Sonnerie des Rose-Croix pour accompagner le rituel. Guaita est aussi écrivain et poète (Les Oiseaux de passage, 1881, La Muse noire, 1883, Rosa mystica, 1885). (la Rosa Mystica de Gaita est disponible à la Bibliothèque Universitaire de la faculté de Lettres de Nancy 2, en édition originale). En 1890, Refusant la magie, Péladan crée le Tiers Ordre de la Rose-Croix, une section catholique et mondaine qui rassemble cent soixante-dix artistes célèbres. Il organise des salons qui rassemblent jusqu’à vingt-deux mille visiteurs. Stanislas de Guaita mourut à 36 ans, en 1897.
La Société Théosophique est un mouvement ésotérique à tendance bouddhique.
La Société a été fondée aux États-Unis en 1875 par Helena Petrona von Rottenstern Hahn secondée par le colonel britannique H.S. Olcott (Franc-Maçon). De nombreux clubs théosophiques existaient déjà. La fondatrice de la Société était un médium spirite célèbre, connue sous le nom de Mme Blavatsky. L'un de ses livres, " La Doctrine secrète", (1888), rassemble son enseignement. Il y a un principe éternel : l'Etre. La matière est éternelle. L'âme humaine est fondamentalement identique avec la " sur-âme universelle ". La réincarnation et l'homme sont inséparables car la réincarnation de l'âme fait partie intégrante de la constitution humaine. Les Théosophes voulaient étudier les phénomènes mystiques et occultes à partir de l'hindouisme et du bouddhisme tibétain. Leurs activités ont fait connaître les religions orientales. La Société a popularisé la doctrine de la réincarnation dans les cercles initiatiques, théosophiques ou rosicruciens. La 2ème présidente, Annie Besant, féministe convaincue, a joué un rôle politique éminent et contribué à l'émancipation de l'Inde. Elle a fait connaître Krisnamurti (Alcyone). Son compagnon, C.W. Leadbeater a expliqué en France les livres de Mme Blavatsky, souvent difficiles d'accès. La Société Théosophique a essaimé dans toutes les directions. Elle est toujours en activité.
L'Association rosicrucienne Max Heindel est christique et ésotérique.
Il s’agit d’une théosophie cosmogonique dérivée de la théosophie de Mme Helena Petrovna Blavatsky. Max Heindel était en quête d’une philosophie chrétienne. Il devint membre de la Loge Théosophique de Los Angeles dont il fut rapidement élu vice-président. Il se rendit en Allemagne en 1907 pour assister aux conférences du Dr Steiner, et y reçu sa propre révélation. Il écrivit alors " la Cosmogonie des Rose-Croix ", qui est le manuel de base de l’Association. La doctrine est une promesse de salut universel. Elle présente l’homme, esprit vierge, descendu dans la matière, à l’origine. Il devient ensuite végétal, animal, puis humain. Le but final de l'évolution est de devenir divin et créateur, en traversant une longue série de réincarnations. Les êtres évolués viennent en aide aux suivants jusqu'à ce que tous les esprits, sans exception, soient sauvés. L'association rosicrucienne Max Heindel, (The Rosicrucian Fellowship), est établie dans de nombreux pays (Paris, Perpignan, Ardèche, Belgique, Suisse, Canada, etc..). Elle est toujours en activité.
L’Anthroposophie est un mouvement christique ésotérique.
Le mouvement autonome fut fondée par Rudolf Steiner en 1913. Ce penseur autrichien est né en 1861. Steiner était théosophe. Ce docteur en philosophie diplômé en sciences est marqué par l’oeuvre de Goethe. (Il fonde d’ailleurs ultérieurement le Goethéanum prés de Bâle). Steiner veut ouvrir un chemin de connaissance vers la spiritualité universelle, la Gnose. Inspiré par Goethe et par l’hermétisme des Rose-Croix, il fonde avec Marie de Rivers, un journal Lucifer et Gnosis. La Société Théosophique de Berlin le présente à Annie Besant qui le remarque et le nomme secrétaire général de la section allemande en 1905. Steiner affirme que l’Homme s'est détaché d’un grand être cosmique originel dont il demeure pourtant un " microcosme ", une particule portant en elle l’univers dans sa totalité. Il accepte de rénover le Christianisme sous l’éclairage du Bouddhisme, mais refuse de suivre Annie Besant dans ses critiques de Jésus, ses convictions spirites, et ses recherches des réincarnations hindoues du Christ et de Bouddha telle Alcyone, (Krisnamurti). Cela l'amène à se séparer des Théosophes. Il fonde alors sa propre doctrine, l’Anthroposophie. L’Homme ordinaire a perdu la connaissance de son rôle originel. Cette philosophie doit l’aider à reprendre sa véritable place dans le Cosmos. L’Anthroposophie voit dans le Christ le centre véritable de l’histoire terrestre. Steiner professe l’existence d’un univers invisible, de mondes suprasensibles, d'une forme de réincarnation, et de rythmes cosmiques auxquels l’Homme est relié. Steiner ne parle pas de l’immortalité de l’âme individuelle mais de celle de l’Esprit qu’il appelle " force transcendante active ". Il essaye de concilier la théosophie, le rosicrucianisme et le catholicisme à travers une école théosophico-rosicrucienne dont le moyen est l’initiation. Steiner a exercé une profonde influence par le rayonnement de sa personnalité et l’enseignement de sa pensée, et fait de nombreux adeptes. Sa doctrine a des prolongements avec la fondation de plusieurs écoles. Il a d’ailleurs publié une centaine d’ouvrages et a prononcé plus de mille conférences écrites. Le mouvement anthroposophique et les écoles Steiner sont toujours en activité.
La Fraternité du Saint Graal et des Cathares est un simple cercle d'études.
- Antonin Gadal naît en 1887 à Tarascon-sur-Ariège dans les Pyrénées. Le Sabarthez est une contrée montagneuse où vécurent des Cathares. Il y rencontre l'historien Adolphe Garrigou qui présente ses "Etudes historiques sur le pays de Foix et le Couserans" basées sur les récits de l'historien et pasteur protestant, Napoléon Peyrat, lequel publiait alors son " Histoire des Albigeois " . A.Gadal forme autour de Tarascon et d'Ussat un cercle d'amis disposés à l'aider dans ses recherches historiques et ésotériques sur le Catharisme. On y trouve Isabelle Sandy, écrivain local, la comtesse Pujol-Murat, P. Ladame, écrivain suisse, Christian Bernadac, auteur, Fauré-Lacaussade, historiographe, et les abbés Vidal et Glory qui l'aident à accéder aux registres de l'Inquisition. Il veut reconstituer l'histoire du sacerdoce cathare. Sa recherche est une quête initiatique. Il cherche la vérité des Cathares et dégage les liens profonds qui les relient à l'antique source gnostique du Christianisme. Des occultistes s'intéressent à sa démarche mais Gadal choisit l'autre chemin de la patience, du dépouillement, de l'abnégation et de l'humilité. Il a découvert les Mystères cathares, la Spiritualité des Bonhommes et le sens de la quête du Graal. Il espère pouvoir transmettre son savoir et finit par rencontrer Jan Leene et Mme H. Stok-Huyser qui ont fondé aux Pays-Bas une école de pensée, la fraternité gnostique de la " Rose-Croix d'Or ". Cette rencontre scelle l'alliance de la Fraternité du Saint Graal, des Cathares et de la Rose-Croix. Pour la rappeler, le monument "Galaad" (la pierre du témoignage), est érigé à Ussat-les-bains, dans la vallée de l'Ariège, et sur l'une des faces, une inscription est gravée : Graal, Cathares et Croix aux Roses - La Triple Alliance de la Lumière. Témoignage symbolique de la Triple Alliance de la Lumière, ce monument est la preuve visible, non seulement de l'existence de l'antique fraternité gnostique des Cathares, mais aussi de celle d'une nouvelle fraternité gnostique, toujours vivante et active aujourd'hui.
Le Lectorium Rosicrucianum de Haarlem ou Rose Croix d'Or
est un mouvement christique et gnostique.
Il est aussi appelé " École spirituelle de la Rose-Croix d’Or " Il a été fondé en 1924 à Haarlem (Hollande) par deux frères Z.W. Leene et J. Leene, (Jan van Rijckenborgh). Ils étaient membres de l’Association Rosicrucienne Max Heindel et y occupèrent des postes à responsabilité. Ils dirigèrent l’Ordre en Hollande. Suite à un " pèlerinage spiritue l", ils décidèrent de se séparer de l’Association Max Heindel et créèrent en 1924 la Rose-Croix d’Or ou Lectorium Rosicrucianum, à Haarlem, aux Pays-bas, où ils rencontrèrent en 1930 Mme H. Stok-Huizer, (Catharose de Petri). Dans le " jardin des roses ", à Albi, ils entrèrent en contact avec A.Gadal en 1956. Cette rencontre aboutit à la triple alliance de la Fraternité du Saint Graal, des Cathares et de la Rose-Croix. Gadal se joignit à cette école spirituelle et en présida plus tard la section française en devenant le premier président du Lectorium Rosicrucianum France. " La Gnose ", disait Gadal, " est la connaissance de tout ce qui touche à Dieu, à Jésus-Christ, au retour à la vie divine. C'est la synthèse chrétienne de toutes les philosophies de la délivrance éparses dans le monde avant la venue du Christ ". Comme toutes les traditions spirituelles, la Gnose considère le monde comme une illusion, une pseudo création instable, imparfaite. La seule réalité est Dieu. L’enseignement du Lectorium Rosicrucianum est assez complexe. Le thème principal en est la Gnose, une connaissance basée sur l’illumination de la transfiguration. Il intègre aussi des valeurs venues de l'essénisme, du catharisme, du manichéisme, des cultes à mystères de l'ÉEgypte antique, et même de l'hindouisme.
* L’homme originel est un microcosme. L'homme naturel est séparé du monde divin originel. Il erre sur terre à la recherche de la perfection. Il possède toutes les possibilités spirituelles permettant la réintégration de l'homme originel au monde divin, et il se souvient de son état de perfection perdue.
* L’univers cosmique est divisé en deux ordres de Nature. La Nature dialectique est notre monde actuel, il est caractérisé par l'opposition des contraires, bien et mal, plaisir et souffrance, vie et mort, amour et haine, etc. L'autre Nature est le Royaume originel, qui n’est pas de ce monde et qui est la patrie de l’homme véritable.
* Durant sa vie terrestre, l'Homme doit réaliser un processus de renaissance et de transfiguration dont le point de départ est l’éveil de l’atome-étincelle d’esprit à partir du souvenir de l'état perdu. Le processus engagé produit un revirement fondamental et conduit à la transfiguration, la résurrection de l’Esprit universel en l'homme et le retour du microcosme dans le Royaume originel divin.