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Le secret de la reconnaissance du coeur
(Pratyabhijnâhrdayam)
« Le secret de la reconnaissance du coeur» est l'oeuvre de Kshemarâja, Sage indien du Xème siècle, disciple d'Abhinavagupta, grand Maître en Yoga, Tantra, poétique et en dramaturgie. Ce texte fait partie du courant mystique et philosophique du « Shivaïsme du Cachemire ». (traduction Jaideva Singh, Bernard Dubant – Guy Trédaniel éditeur)
« OM ; je me prosterne devant le Suprême Shiva qui exécute constamment le jeu des cinq fonctions - création, maintien, dissolution, dissimulation et grâce. Il révèle continuellement la vraie nature de la Réalité Transcendante :Il est Conscience et Béatitude. »
La Conscience Absolue (Citi ), de sa propre volonté libre, est la cause de la manifestation (siddhi) de l'univers.
Par le pouvoir de sa volonté (seule), Elle (Citi) déploie l'univers sur son propre écran.
Cela (c'est à dire l'univers) est multiple à cause de la différenciation en objets et en sujets qui s'adaptent réciproquement.
L'expérimentateur (individuel) aussi, dans lequel Citi ou la conscience est contractée, a l'univers (en tant que son corps) sous une forme contractée.
Citi (Conscience universelle) elle-même descendant de (l'état de) Cetana (l'état de conscience non contractée), devient citta (conscience individuelle), dans la mesure où elle devient contractée en conformité avec les objets de conscience.
Le mâyâ-pramâtâ (le soi empirique gouverné par mâyâ) consiste en cela (c'est à dire en citta)..
Et (bien qu') il soit Un, il devient double, triple, quadruple et de la nature de sept pentades.
Les positions des divers systèmes philosophiques, sont seulement des rôles divers de cela (Conscience ou Soi).
En conséquence de sa limitation de Sakti , la Réalité qui est Toute Conscience devient le samsârin (être transmigratoire) recouvert par les malas (ignorance-impureté).
Même dans cette condition (du soi empirique), il (l'individu) accompli les cinq kriyas (actions) comme Lui (Shiva).
Comme manifester, apprécier, expérimenter comme Soi, planter la graine, dissoudre, ceux-ci.
Etre un sâmsarin signifie être illusionné par ses propres pouvoirs à cause de l'ignorance de cela (qu'il est l'auteur de l'acte quintuple).
Acquérant pleine connaissance de ceci (c'est-à-dire d’être l’auteur de la faction de l’acque quintuple du Soi), citta lui-même (c’est-à-dire la conscience individuelle) par mouvement interne devient Citi (c’est –à-dire la Conscience Universelle) en s'élevant au statut de cetana (conscience du Soi).
Le feu de Citi, même quand il descend à l'étape (inférieure),bien qu'il soit recouvert (par mâyâ) brûle partiellement le combustible des (objets) connus.
En acquérant le pouvoir (inhérent) de Citi, lui, l'aspirant assimile l'univers à lui-même .
Quand la félicité de Cit est atteinte, il y a stabilité de la conscience de l'identité avec Cit même en ayant l'expérience du corps etc. Cet état est jîvanmukti (c'est-à-dire mukti même en étant vivant).
Par le déploiement du Madhya (Centre), vient l'acquisition de la félicité de Cit.
Ici, les moyens sont : dissolution de vikalpa, sankoca et vikâsa de sakti , couper les vâhas, pratique (de la contemplation) de la koti (point, extrémité) du commencement et de la fin, etc.
En vyutthâna qui est rempli par les effets postérieurs du samâdhi, il y a l'obtention du samâdhi permanent, par la concentration sur son identité avec Cit (la Conscience universelle, Suprême) encore et encore.
Alors (c'est-à-dire quand on parvient à la krama-mudrâ), comme résultat de l'entrée dans une parfaite conscience de Je ou du Soi, qui est en essence Cit et Ananda (Conscience et Béatitude) et de la nature du grand pouvoir du grand mantra, est accrue l'obtention de la souveraineté sur son propre groupe de déités de la Conscience, qui suscitent toute l'émanation et la résorption de l'univers. Tout cela est de la nature de Shiva.
Date de création : 19/09/2009 • 10:29
Dernière modification : 19/09/2009 • 10:29
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