ÉTAT d’ÊTRE MAGIQUE NATUREL :
Le message contenu dans ces pages est destiné à l’ésotériste au sens le plus large, c’est-à-dire au chercheur de Lumière, prédestiné par un trouble intérieur. Celui-ci peut se reconnaître comme tel s’il se sent mû par <l’impulsion spirituelle de la ressouvenance>, qui est, elle, une liaison initiale subconsciente avec un Pays de Lumière perdu, la ressouvenance d’une filiation rompue. Cet état occasionne un intérêt incoercible au monde de l’occulte et éveille la recherche passionnée d’un état originel perdu dans la nuit des temps. - Cette tendance laboure l’être et agite le sang de l’élève; elle doit s’expliquer par son passé; à ceci peuvent s’ajouter les liens du sang avec les ancêtres qui jouent également un rôle très important, ainsi qu’en témoigne la littérature ésotérique mondiale. - L’impulsion de la ressouvenance imprègne les véhicules de la personnalité d’un certain état d’être magique naturel. Le propre passé du candidat et des ancêtres parlant par la voix du sang, apposent sur lui un cachet indélébile.
Cette impulsion spirituelle peut parler principalement au corps mental et y détermine alors un attrait irrésistible pour les recherches ésotérico-scientifiques; elle peut aussi s’exprimer tout d’abord par le corps astral et y engendre alors le désir intense d’une compréhension pratique de la magie; elle peut aussi se faire spécialement sentir dans le corps éthérique provoquant alors la clairvoyance, la clairaudience, une pénétrante intuition, etc. - La sensibilité magique naturelle du corps mental apparaît le plus souvent chez l’homme, celle du corps éthérique chez la femme et les deux sexes se rencontrent dans la sensibilité du corps astral chez les diverses associations qui tentent des essais de réalisation.
Soulignons que cette sensibilité magique naturelle est une réaction compréhensible de la personnalité à l’impulsion spirituelle de la ressouvenance, et remarquons encore une fois que cette sensibilité naturelle magique présente à la naissance, ou éveillée par des exercices, n’est, en aucun cas, la preuve d’un avancement quelconque sur le Chemin de la perfection spirituelle. Au contraire la sensibilité naturelle magique innée ou acquise, peut être un frein puissant à un développement spirituel; elle peut renforcer l’illusion du moi et constituer un grand danger pour l’élève.
Le monde est saturé de spéculations ésotériques accompagnées de nombreux courants négatifs de l'au-delà et il existe des hordes d'esprits-liés-à-la-terre qui, consciemment, ou en vertu de leur nature, tentent d'exploiter l'homme aux tendances naturelles magiques et d'en faire leur victime. L'élève se laisse-t-il prendre à ces faux attraits qui lui font enregistrer d'apparents succès, la conscience de son moi peut être influencée jusqu'à la démence et sa personnalité scandaleusement exploitée, sans que pour cela, il progresse d'un millimètre sur le Chemin de la Vie 22
Que nul ne se laisse donc tenter par le romantisme et les spéculations relatives à une sensibilité naturelle magique en la présentant capable d’octroyer à celui qui la possède un haut degré d’avancement. Rien n’est moins vrai.
La clairvoyance ou la possession de l'une ou l'autre bosse magique-naturelle, n'est pas une preuve d'avancement. Tous les peuples primitifs possèdent plus ou moins cette aptitude comme un vestige rudimentaire du passé.
Ceux qui, de façon aussi peu agréable, sont tourmentés, entraînés ou exploités par leur ressouvenance sont pareils à ces jeunes gens dont on dit: « trop grands pour une serviette, trop petits pour une nappe. » ils ne peuvent plus vivre entièrement dans le camp de la nature terrestre grossière parce que l'impulsion spirituelle de la ressouvenance les poursuit sans trêve et ils ne peuvent non plus pénétrer dans la vie nouvelle parce que les conditions fondamentales requises leur font défaut. Leur état est foncièrement instable, position dangereuse qui peut les conduire, s'ils continuent à réagir négativement à leurs instincts naturels magiques, à des aberrations et des anomalies.
Le côté éventuellement libérateur de la <poussée spirituelle de la ressouvenance> tient au fait que l’homme qui la possède peut, sur cette base, atteindre à la vraie Magie, à l’Art royal et sacerdotal qui mentionnent toute les religions, une impulsion vers la Lumière; mais une fois parvenus à la Lumière nous découvrons qu’Elle ne peut absolument pas nous accepter sur la base de notre sensibilité magique naturelle. Entre l’homme ésotérique selon la nature et l’Accessible il a un abîme large et profond, car : <la chair et le sang ne peuvent hériter le Nouveau Royaume>. C’est pourquoi celui qui cherche Dieu reconnaît la nécessité du revirement fondamental précité, car il lui sera un pont vers la Vie nouvelle. Dès qu’il a franchi ce pont l’essence de la véritable Magie se manifeste au pèlerin et les moyens d’exercer l’Art royal et sacerdotal lui sont transmis. Car cet Art divin se rapporte à la reconstitution du pouvoir primordial, que l’homme posséda un jour dans son corps céleste. – Et redisons encore une fois pour toutes : <Cet Art royal et sacerdotal ne peut jamais être la résultante directe de la sensibilité magique naturelle humaine>. - La Magie vraie n’exploite jamais la sensibilité naturelle car celle-ci n’est qu’un pauvre et caricatural reflet de la ressouvenance du prae-passé de l’humanité. Cette sensibilité est nécessaire pour secouer l’homme de sa torpeur, l’en déshabituer, en faire un étranger sur terre. Mais si elle veut être libératrice, elle doit le conduire jusqu’à cette région limite de la matière, où seule la main tendue de l’École spirituelle peut le délivrer.
D.G.I. ch 1- parag. VI/ 21 à 24