ÉTAT CONSCIENT COSMIQUE
État conscient-cosmique ou état conscient –Esprit :
C'est pourquoi il semble tout à fait étrange à la plupart des hommes que l'Evangile établisse la nécessité du déclin de la conscience avant de pouvoir acquérir la conscience de l'Homme Nouveau. Nous en reconnaîtrons la nécessité si nous apprenons à connaître la différence immense entre les deux aspects de conscience. Il ne peut être question que cette différence puisse consister purement et simplement en une différence de vibration. Non, il s'agit d'une différence absolue de nature.
Quand l'Enseignement Universel parle de conscience, il envisage quelque chose de tout à fait autre que ce que nous envisageons en partant de notre état d'être. La conscience que nous connaissons et possédons est par nature une conscience dite égocentrique, qui possède un centre nettement déterminable, le centre-égo, dont elle provient. - 75 -
Nous trouvons ce centre dans la région cérébrale de la pinéale, située au sommet de la tête.
Le plus souvent, nous nous targuons de cette conscience. Nous nous retrouvons dans cette nature en tant qu'entités les plus hautement développées. Nous sommes appelés rois de la création, mais nous ne le sommes que de la création dialectique.
Toutefois, la conscience de l'entité que nous appelons Homme Nouveau ou Originel ne provient pas d'un certain centre déterminé et c'est pourquoi il est impossible que cette conscience soit égocentrique. Elle est fondamentalement sans-moi, bien qu'elle fasse emploi de la quatrième cavité cérébrale et dirige, par ce centre, l'homme dialectique.
On pourrait définir le plus simplement cette Nouvelle Conscience comme une conscience complète dépourvue de centre-moi. Une telle conscience ne peut donc être égocentrique. L'égoïsme qui nous est si connu doit être totalement étranger à cette conscience. – 76 - Vous comprenez donc que si nous parlons de l'état sans-moi de l'Homme Nouveau, nous ne devons pas, de prime abord, l'envisager dans un sens éthique, donc moral - bien que cela aille de soi - mais précisément et avant tout, dans son sens essentiel.
C'est là une merveilleuse situation, probablement difficile à saisir.
C'est pourquoi, un exemple. Vous savez que tout notre corps matériel est constitué de cellules en quantités innombrables, elles-mêmes constituées d'atomes. Or, sachez que chacune de ces cellules possède en fait une sorte de conscience. Les expériences et comportements de chaque cellule sont transmis à la conscience centrale au moyen du système nerveux auquel chaque cellule est reliée.
Si, dès lors, la conscience cellulaire était parfaitement équipollente à la conscience centrale, l'être entier y participerait dans sa totalité et il n'y aurait plus de foyer de conscience, plus de moi, et la pratique du non-moi ne serait plus nécessaire. - 77 - C'est à peu près ainsi que l'on doit considérer l'état de conscience de l'Homme Nouveau. La nouvelle conscience ne possède pas de foyer et on peut la définir comme une conscience siégeant dans tout le microcosme, bien que se servant naturellement d'organes. Ce microcosme ne possède pas de centre-de-conscience, non, il est tout entier centre-de-conscience par la collectivité d'atomes d'une autre sorte qui expriment l'Esprit du Plan de Dieu. Cet état d'être remarquable, la Langue Sacrée le représente parfois comme celui d'êtres qui possèdent des milliers d'yeux par devant et par derrière.
Si nous pouvons maintenant nous faire une image de cet état microcosmique, nous comprendrons que c'est un état encore partiel. Car nous distinguons le microcosme, le cosmos et le macrocosme. Au cours du développement de l'Homme Nouveau, cependant, tout le « partiel » disparaît. L'être conscient microcosmique avance vers une conscience cosmique et de là, entre dans l'état conscient macrocosmique.
Si vous saisissez intellectuellement ce que nous disons, vous avez à bien réaliser ce que nous nous efforçons de vous expliquer. – 78 - Si je ne veux pas plus longtemps régner selon mon état naturel dialectique et que je monte dans la conscience microcosmique ou conscience-âme, mon état est alors un parmi beaucoup. Mais si mon microcosme, comme conscience, s'intègre à l'état conscient cosmique ou état conscient-Esprit, alors il ne peut manquer de rencontrer d'innombrables microcosmes dans une conscience collective, la conscience de l'omniprésence.
Il est question alors d'un devenir-un absolu parce que toute séparation tombe. On ne peut plus parler de »multiplicité» mais exclusivement d' « unité ». C'est plus magnifique encore lorsque le cosmique s'élève dans le macrocosmique, dans la véritable Manifestation Universelle Divine. Alors, tout le différencié, le multiple de jadis est devenu absolument un en Celui qui est l'Absolu, qui est l'Amour Universel.
Le « non-faire » vise donc à être une approche dialectique vers la Nouvelle Conscience. C'est un essai pour abandonner toute la dialectique et ses résultats et entrer dans ce formidable développement divin qui ne peut aboutir qu'a l'intégration en Dieu.
Le « non-faire » nous est conseillé par Lao-Tseu afin de combler autant que possible l'énorme différence entre deux mondes aussi dissemblables et de créer ainsi une base pour un commencement des Nouvelles Forces de Conscience cachées en puissance dans la Rose du Coeur.
C'est pourquoi l'élève véritable se défait de son moi, cesse d'être attaché à quelque chose et démontre dans sa vie la reddition-du-soi afin de purifier ainsi le coeur du feu des agitations.
Le moi s'efforcera autant que possible de se neutraliser afin que la Vie de l'Ame puisse prendre son élan. Celui de nous qui subit avec joie ce processus d'approche reçoit un courant des Radiations Gnostiques pleines de grace qui conduisent l'être tout entier dans le champ de l'absolu Repos, le vrai Silence Sacerdotal qui est conditionnel, l'état de Paix à l'intérieur duquel peut s'effectuer le Grand et Saint Travail de Construction du Nouveau Temple. – 80-
Puissions-nous bien vite témoigner avec LaoTseu :
« Je ne sais, car je suis mort à moi-même et renais à nouveau de l'esprit. Ce qui me corrompait s'est lui-même corrompu. Je suis entré dans l'Eternité.»
7 V. P. Ch. VII 73 à 81
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