Ecole de la Rose-Croix d'or
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LA RECONSTITUTION DU TEMPLE
INTERIEUR
La somme des expériences de la vie se résume toujours ainsi : tout passe, rien ne dure, tout est provisoire. Toute construction est vouée à la ruine. Tout court à l'anéantissement, au dépérissement, à la mort. C'est perpétuellement « naître, croître, mourir » ou « monter, briller, descendre ».
L'homme cherche la possession, la richesse, la gloire, l'apparence, une position dans le monde, la sécurité, la santé, le bonheur, la puissance. Ou bien il veut acquérir des biens culturels, sociaux, religieux, scientifiques, souvent dans les intentions les plus nobles.
Mais cela ne sert à rien, tout disparaît à son heure. Tout ce que l'homme entreprend a une fin selon la même loi.
Quel est le résultat ? L'humanité est prisonnière de l'obscurité, de la douleur et de l'ignorance. Tout est erreur et illusion. N'est-ce pas étrange, illogique, incompréhensible ?
Mais l'homme est résigné. Et par sa résignation, il a mis des bornes à sa conscience. Il accepte tout comme allant de soi car il ne connaît rien de mieux. Or cette conscience limitée, encore purement biologique, ne peut plus le guider sur le chemin de la vérité. L'homme s'acharne et se fatigue donc inutilement dans un monde illusoire et trompeur. Il mène une existence sans fondement, il ne poursuit que des ombres insaisissables, fugitives, éphémères. Surgi du néant, il retourne au néant. Ainsi en est-il de tout pour lui, même des valeurs prétendues spirituelles.
La vie tout entière de ce côté-ci de la tombe lui semblant finalement vaine, il a tendance à placer son espoir dans un « au-delà » où régnerait une vie éternelle et heureuse. Mais l'Ecole de la Rose-Croix d'Or affirme que l'illusion qui fait croire à l'homme que son existence sur terre est sa vie réelle le trompe également sur l'au-delà.
De même que sa naissance, sur terre, dans un corps matériel grossier, entraîne irrévocablement sa mort conformément aux lois terrestres, de même son existence dans l'au-delà a un commencement et une fin. Elle ne peut pas être éternelle, car le mot éternel signifie « sans commencement ». La Rose-Croix enseigne que la croyance traditionnelle en une vie éternelle qui se déroulerait dans l'au-delà est une chimère.
Il existe bien une certaine vie, mais elle aussi temporaire et soumise à la loi du « naître, croître et
mourir ». La vie dans l'au-delà a une fin normale et fatale suivie d'une nouvelle naissance, sur terre, dans un corps matériel grossier. (La notion de « réincarnation » sera traitée par la suite.)
Ainsi se ferme le cercle, le circuit que l'homme parcourt dans le monde temporaire de l'irréel et du transitoire, dans le monde de la mort comme Jacob Boehme appelle ce champ d'existence.
Du berceau à la tombe et de la tombe au berceau, l'homme cherche. Que cherche-t-il ?
L'Homme Originel vivait jadis en union consciente avec le Divin, avec la Gnose. Mais il l'a oublié. Ayant perdu depuis longtemps la Source divine, ayant coupé depuis longtemps le lien avec le Monde divin, le souvenir de sa splendeur originelle vibre cependant encore, quoique très faiblement, au coeur de ce qui fut l'Homme vrai, au coeur du microcosme.
La Philosophie Universelle présente l'Homme Divin Originel comme un « microcosme ». Ce petit monde est la reproduction du macrocosme, l'univers ; il peut donc manifester dans son développement toutes les propriétés et possibilités de l'univers.
C'est un phénomène complexe, entouré d'un champ magnétique, comportant douze centres de rayonnement et d'assimilation (le zodiaque de ce petit monde) et dont la personnalité actuelle est l'un des éléments.
Au coeur de cette personnalité, entourée du microcosme, se trouve le joyau merveilleux, l'Ame divine, la Rose. En ce sens, la Langue Sacrée dit: « le Royaume des Cieux est en vous ».
A l'origine, le microcosme, autonome bien qu'appartenant à un tout plus grand, était entièrement voué au but divin dans une cohabitation parfaite. Dans sa chute, la Gnose l'accompagna pour lui permettre de retrouver le Royaume originel, car un microcosme, création divine, est immortel et Dieu n'abandonne pas l'oeuvre de ses mains.
Un long travail, auquel collaborèrent des milliers d'aides, rendit la personnalité de chair et de sang apte au retour dans le Royaume Originel. C'est pourquoi la personnalité humaine actuelle peut, par le chemin inverse du chemin de la chute, c'est-à-dire par un don total d'elle-même au Divin et par la neutralisation totale de la conscience-moi, permettre à l'Ame divine de renaître, à la Rose de s'épanouir, renouant ainsi le lien avec le Père. C'est une oeuvre grandiose, exigeant de celui qui l'entreprend toute son intelligence, tout son amour, toute son énergie.
L'Homme Originel, ne disposant actuellement que d'une personnalité terrestre, ne s'exprime plus que dans un domaine très limité et soumis au perpétuel brisement de la nature dualisée. Cette personnalité terrestre mortelle ne peut être conservée et ne doit pas l'être. « La chair et le sang n'hériteront pas du Royaume ». Son but n'est pas là.
Car l'Esprit, né de Dieu, qui souffre dans ce monde limité et contradictoire, doit pour se libérer — là est le grand mystère — reconstruire une personnalité nouvelle. Cette nouvelle personnalité, c'est le temple dans l'homme, temple qui doit s'élever dans l'ancienne personnalité.
Seuls ceux qui commencent à construire la nouvelle personnalité peuvent entreprendre une réelle initiation. C'est à cela que fait allusion la phrase de Paul (2 Cor. 5, 1 et 2) : « nous savons en effet que si cette tente où nous logeons sur la terre est détruite, nous avons dans les cieux un édifice qui vient de Dieu, une demeure éternelle, qui n'est pas faite de main d'homme ». « Nous soupirons dans cette tente, désireux que nous sommes d'être revêtus de notre habitation céleste ».
L'initiation n'est pas un développement naturel et automatique ou une accumulation de connaissances, mais une transformation progressive et puissante accomplie dans un désir ardent et une tension de tout l'être ; c'est une véritable naissance dans un autre domaine de vie. Il y a donc conception, puis vie embryonnaire, avant la naissance elle-même, point culminant de l'initiation.
Celle-ci présente sept aspects :
1 — naissance d'une nouvelle capacité de penser, accès à une connaissance supérieure
2 — naissance d'une nouvelle affectivité: penser avec le coeur
3 — naissance d'une nouvelle volonté en harmonie avec l'Idée divine : renouvellement du « corps du désir »
ces trois premiers aspects sont essentiels : c'est le rétablissement du « Triangle de Feu », de la liberté et de l'harmonie des trois facultés du système tête-coeur : penser, désirer, vouloir. Chez l'Homme Originel, le penser pur saisissait la Raison divine, la volonté pure en dynamisait les suggestions et le désir pur attirait les forces nécessaires à l'action. Le penser s'étant détaché de la Source divine, la tête est soumise aux impulsions irraisonnées et impures d'un coeur humain aux sentiments terre à terre. La volonté agit à l'aventure, se livre aux excès et provoque les perturbations que l'on sait. On peut comprendre la « chute » comme le désaccord de ces trois facultés de base.
Les aspects suivants de l'initiation concernent l'unité rétablie de la tête et du coeur dans l'homme nouveau:
4 — union de la tête, du coeur et de la volonté, expression de l'acte nouveau au service du Grand CEuvre de la libération des hommes : renouvellement du corps éthérique
5 — changement de structure selon la conscience, l'âme et le corps ou renouvellement du corps physique
6 — union de la personnalité nouvelle avec l'Ame spirituelle
7 — union de la personnalité nouvelle avec l'Esprit divin.
L'homme peut donc réintégrer le domaine divin par la voie de la Transfiguration, la reconstruction du corps céleste, la personnalité impérissable.
Pour permettre à l'homme de trouver le chemin du retour, l'Enseignement Universel, la Sagesse Gnostique, l'accompagna dans sa chute, ce qui fit naître ce qu'on appelle la « religion » (religare = relier). Poussés par ce qui restait en eux du désir de se lier de nouveau à Dieu, les hommes entreprirent de construire un temple extérieur, où le prêtre tenait le rôle de médiateur. La religion avait alors deux aspects, destinés à deux types d'hommes :
• l'aspect exotérique ou culte dans un temple extérieur, pour ceux en qui le souvenir du Royaume primordial ne parlait pas encore
• l'aspect ésotérique ou Art Royal de l'Architecture, l'art de la reconstruction du temple intérieur, enseigné par des prêtres initiés à ceux que le souvenir poussait à agir.
La dégénérescence de l'humanité entraina la rupture entre ces deux aspects, entre l'Ecole Spirituelle, gardienne des Mystères, et les religions extérieures. Ces dernières, formées d'hommes sans connaissance véritable, devenus des docteurs de la loi, fondant leurs constructions mentales sur la lettre de l'Ecriture Sainte, perdirent rapidement leur pouvoir de libération et se trouvèrent incapables de donner la « nourriture solide », la force nécessaire au grand travail de transmutation et de renaissance.
Périodiquement, la Force, la Radiation du Royaume originel, se fait plus pressante. La Lumière divine essaie d'éveiller au coeur de l'homme tombé le souvenir de la patrie perdue, le désir de renaissance, de revivification de la personnalité céleste et immortelle.
Il n'y a revivification du microcosme que lorsque le champ magnétique qui entoure le système vital humain peut capter et assimiler de tout autre forces que celles qui entretiennent la vie ordinaire.
Une Ecole Spirituelle libératrice n'apporte pas une simple philosophie : elle ouvre un chemin où l'élève peut s'aventurer pour apprendre à se soustraire graduellement aux lois de ce monde et à s'adapter de nouveau aux lois du Royaume Originel. Elle donne à l'élève la force nécessaire à la Transfiguration et le pouvoir de l'assimiler.
Au moment où l'humanité entre dans l'ère du Verseau, le porteur d'Eau Vive, alors que les hommes persistent à réclamer un temple extérieur, l'impulsion de la Force Gnostique les incite à s'éveiller, à se débarrasser de toute illusion, à se libérer de toute autorité et à rétablir la liaison avec le Royaume Originel. Elle exige que l'homme reconstruise le temple en lui-même. Cependant, la Rose-Croix d'Or a érigé des temples en divers lieux du monde : ces temples sont des foyers où la Radiation Gnostique, de haute vibration, est concentrée et adaptée aux candidats. Le grand but d'une Ecole Spirituelle est de faire avancer ses élèves ésotériquement assez loin pour qu'ils puissent recevoir, sans intermédiaire, impersonnellement, le Rayonnement gnostique et le mettre ensuite au service de leurs semblables.
Le premier soin d'une Ecole Spirituelle est donc de réveiller chez les élèves le souvenir du Royaume originel en leur « parlant » continuellement de la Maison du Père. Elle doit ensuite les aider à voir, avec objectivité, leur état intérieur réel afin de provoquer une crise telle qu'une toute autre attitude de vie, un revirement fondamental leur devienne une nécessité. La mission de l'Ecole Spirituelle de la Rose-Croix d'Or est de favoriser la libération intérieure, qui doit se faire de bas en haut, car se délivrer intérieurement, c'est devenir plus conscient, c'est une auto-libération.
Un ardent désir de reconstruire le temple est donc rayonné sur l'humanité : ce rayonnement se traduit par des phénomènes modifiant l'atmosphère de notre planète, phénomènes auxquels tout homme réagit.
Ces réactions s'exacerbent : l'homme est poussé à l'action et il réagit de façon négative ou positive selon son type, son passé et son sang, c'est-à-dire selon ce qu'il est réellement :
il réagit de façon négative si, restant dans sa prison naturelle, il essaye d'en modifier un des aspects au détriment des autres, en se révoltant sans cesse, en se consacrant à un idéal politique ou social, en multipliant les réalisations scientifiques, en établissant de nouvelles structures religieuses ...
il réagit de façon positive si, comprenant qu'aucune entreprise basée sur la conscience égocentrique de la nature ordinaire ne le libérera, il se tourne vers la Source originelle, dans un revirement fondamental, en disant : « non pas ma volonté, O Père, mais la Tienne ».
A l'appel constant de la Gnose, l'humanité réagit donc spirituellement de deux manières : soit d'une manière religieuse naturelle, c'est-à-dire selon la tendance humaine, soit sous l'impulsion de la ressouvenance de l'état divin originel.
A l'appel de la Gnose, l'homme religieux naturel ne sait comment répondre. Généralement, il élabore une morale ou une méthode de purification, se détournant d'un aspect de la nature pour en cultiver un
autre, mais qui se situe fondamentalement sur le même plan.
Au contraire, la « ressouvenance » de l'état divin est libératrice, car l'homme, sous son impulsion, peut atteindre à l'Art Royal et Sacerdotal, l'art Divin de la reconstruction du temple intérieur, des pouvoirs divins du microcosme, de l'Homme Originel à l'image de Dieu.
L'homme ne peut se libérer que s'il ouvre lui-même le chemin à la Lumière.
Nous espérons vivement que vous compreniez clairement ce que nous avons dit jusqu'ici car dans ce cas, la Lumière de la Gnose peut à nouveau descendre en vous. Il faut alors que vous rejetiez toute obstination, toute chimère du moi et que vos actes soient de nouveau une réponse à la question :
« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »
Alors s'ouvre le chemin qui mène à la conscience nouvelle, illuminée de toute la plénitude et de toute la magnificence de la Sagesse Gnostique retrouvée. Plus nombreux seront les hommes allant ce chemin, unis dans la communauté, plus grande sera la force capable d'attirer d'autres hommes. Il est donc important que soient le plus nombreux possible les hommes réceptifs à la Lumière.
Voilà le but sublime de l'Ecole Spirituelle : former un groupe qui, spontanément, sans vanité, sans arrogance, développe et rayonne, grâce à son contact avec la Lumière, une force d'une telle intensité qu'elle entraîne des résultats merveilleux dans le monde et pour l'humanité.
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ROSE-CROIX D’OR LA GNOSE – 12 BROCHURES D’INFORMATION
Brochure
n°2
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