La conscience tridimensionnelle ne peut se représenter la quatrième dimension. Pour Catharose de Petri, il s'agit de « la réalité de l'omniprésence où espace et temps sont abolis. »
Plus vite tu diminues, plus vite tu grandiras.
De tout ce que tu laisses, un, tu demeureras.
Ce sang nouveau qui te redonne une jeunesse Il est tien,
et ta jeunesse tu transmuteras.
Ici sont sagesse, beauté et valeurs acquises ;
Hors de là, folie, vieillesse, froid, putréfaction.
Si tous pensaient ainsi, le temps s'arrêterait,
En trois fois vingt ans la fin du monde ce serait.
Délaisse ceux que la nature ne veut pas garder,
Ils périssent, stériles, frustres et grossiers.
Vois comme elle accorde beaucoup aux plus doués.
Toi, doté avec bonté, cultive la bonté.
Et puisque la nature a fait de toi son sceau,
Marques-en le plus grand nombre
et que n'en meurt l'image. Shakespeare, Sonnet I I (Traduction directe de l'anglais)
Nous éprouvons que, dans le monde, il y a trois dimensions : longueur, largeur et hauteur. De même, les mathématiques
reconnaissent la ligne, la surface plane et le volume. La ligne n'a pas de largeur et la surface, aucune hauteur ou épaisseur. Une ombre, comme par exemple notre ombre, n'a pas non plus d'épaisseur, elle est donc à deux dimensions ; et nous pouvons considérer que cette ombre est une expression de la forme mais à deux dimensions. On dit en général qu'une ombre est la projection d'une di-mension supérieure dans une dimension inférieure ou, de façon imagée, qu'une dimension supérieure peut se révéler dans une dimension inférieure par une ombre. Nous comprenons ainsi cette ancienne parole : « Et Dieu projeta son ombre sur la terre. » Beaucoup considèrent le temps comme étant la quatrième dimension, par exemple Ouspensky dans Un nouveau modèle de l'univers, qui date du début du vingtième siècle. Ses conceptions sont fondées sur les notions scientifiques courantes de cette époque, juste avant l'établissement de la théo¬rie de la relativité d'Einstein.
C'est avec une certaine difficulté que nous nous représentons le temps sous l'aspect d'une di-mension supérieure, ce qui semble logique ; elle en donne une représentation imparfaite car, par définition, il est impossible pour la conscience tridimensionnelle de se représenter cette quatrième dimension. Pour Catharose de Petri, il s'agit de « la réalité de l'omniprésence où espace et temps sont abolis. » Elle va même plus loin : « C'est la dimension où temps, distance, passé, présent, futur, maintenant et après sont abolis, » dit-elle.
LE PASSAGE D'UNE DIMENSION À UNE AUTRE Avec notre conscience du tridimentionnel nous ne pouvons absolument pas nous faire une idée des choses existant dans la quatrième dimension. Il est cependant possible, en faisant l'analogie avec le passage de la deuxième à la troisième, de dire quel-que chose du passage de la troisième à la quatrième et de tenter de montrer comment la quatrième dimension apparaît déjà dans la troisième.
Nous connaissons la deuxième dimension comme la surface ; prenons en particulier la surface du cercle. Dans la troisième dimension, le cercle se projette en tant que sphère. Cette sphère est composée d'un nombre infini de cercles possédant tous le même centre. Le passage de la deuxième à la troisième dimension a donc lieu si nous rassem-blons les centres de plusieurs cercles en un même point.
Pareillement on peut donc dire que le passage de la troisième vers la quatrième dimension a lieu si nous rassemblons les centres de plusieurs sphères en un point. On peut imaginer cela difficilement parce que nous sommes si emprisonnés dans la réalité tridimensionnelle qu'en fait cela nous semble impossible à cause des limites. Par exemple nos corps sont constitués de cellules, particules ou centres de tension possédant des limites.
C'est tout différent, cependant, en ce qui concerne les microcosmes, qui sont également des sphères. Nous pouvons facilement comprendre que tous ces microcosmes différents ont un centre com¬mun, un noyau de l'âme collectif, que chaque microcosme individuel connaît sous l'aspect de la rose du coeur ou atome réflecteur. Emanant de ce noyau de l'âme, la lumière de l'Esprit se projette dans le corps réflecteur, le corps mental du micro¬cosme. Notre corps mental, malheureusement, est rempli de toutes sortes de conceptions auxquelles nous sommes si attachés que ces chères idées nous empêchent de percevoir consciemment celles que nous envoie l'Esprit. Autrement dit : nous devrions connaître par le coeur au lieu de penser avec la tête. Shakespeare évoque le sujet dans un de ce qui est peut-être le plus beau de ses sonnets, le sonnet 11.
Il dit qu'en nous transformant, notre conscience isolée doit faire place à la conscience supérieure. Il termine en parlant d'un sceau, d'une image que nous portons et qu'il faut répandre afin qu'elle ne disparaisse pas. A cela, il y a une double signification. Premièrement, il indique que nous devons créer en nous un espace pour que l'Esprit puisse projeter l'image émanant du noyau de l'âme et, deuxièmement, que nous fassions passer cette image dans le monde, ce qui est la seule véritable chose à faire dans cette vie. Si nous ne le faisons pas, si nous chérissons nos propres images sans rien faire, alors l'image vivante meurt. La troisième dimension s'exprime alors dans la deuxième sous forme d'une ombre ; et la quatrième dimension s'exprime dans la troisième sous l'aspect d'une force qui passe de l'intérieur vers l'extérieur, dans un espace qui est comme la projection d'une omniprésence imaginaire.
Histoire d'un certain M.
C'est peu après la guerre que M. s'établit définitivement sur une petite île face à la Grèce. Descendant de riches anglais, il avait voyagé toute sa vie, aiguillonné par la question :« Qu'est-ce qui fait donc mouvoir les hommes ? » De ses voyages il avait rapporté beaucoup de trésors qu'il disposa dans sa maison. En particulier il était orgueilleux de ses livres, oeuvres d'anciens sages, de poètes inspirés, de philosophes investigateurs, et autres.
Pour abriter sa vaste bibliothèque il avait fait construire un étage supérieur et fait installer un groupe électrogène de sorte que, tard le soir, long¬temps après le coucher du soleil, il pouvait continuer à se plonger dans ses gros bouquins. Il était le seul dans le village qui jouissait de l'électricité. De l'autre côté de l'agglomération, au pied des collines habitait une vieille femme que, de temps en temps, il rencontrait au cours de ses promenades. C'était toujours des rencontres particulières parce qu'il se doutait que cette femme connaissait laréponse à la fameuse question qu'il n'osait lui poser. Un jour que M. profitait du coucher de soleil assis devant sa demeure, cette femme s'avança dans sa direction.
Ils se saluèrent et bavardèrent jusqu'au moment ou elle lui expliqua que quelqu'un était venu la voir il n'y avait pas longtemps, et qu'il lui avait laissé un souvenir de voyage sous forme de diapositives . On lui avait dit que M. pourrait les lui faire voir puisqu'il était le seul du village à bénéficier de l'électricité. M. était content de faire plaisir à cette femme et peut-être d'avoir ainsi l'occasion de lui poser la fameuse question. Le rendez-vous fut pris pour le lendemain soir et il prépara la bibliothèque pour l'impressionner. Elle arriva juste après le coucher du soleil avec deux amis. M. avait dégarni un petit panneau du mur en n'enlevant que quelques livres seulement tellement il était attaché à ses reliures précieuses et désireux de les faire admirer. Les images projetées débordèrent largement sur les livres ce qui suscita bientôt une conversation animée à leur sujet. M. fit des signes de la main au départ de ses visiteurs, mais la profonde déception de cette femme lui échappa et il avait complètement oublié la question qui le tourmentait.Très satisfait, il remonta pour s'asseoir de nouveau au milieu de sa bibliothèque et la contempler. Mais plusieurs années passèrent avant une nouvelle rencontre...
Date de création : 08/09/2009 • 15:54
Dernière modification : 08/09/2009 • 17:05
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