Le mystère des deux âmes dans l'homme (I)
Il y a environ deux mille ans, Paul de Tarse a affirmé avec conviction la triple constitution de l'être humain, spirituelle, psychique et physique. Mais au cours de notre histoire, nous avons perdu de vue ce que sont précisément l'esprit et l'âme. Deux raisons ont généré ce fait.
L'une concerne l'église. Lors du huitième concile œcuménique de 869 à Constantinople, l'église prit la décision de gommer la connaissance de la triple constitution de l'homme pour imposer, en dépit d'un antique savoir sur la réalité spirituelle, le dogme âme-corps : Anathème à quiconque soutient qu'il y a deux âmes dans l'homme. Cette décision eu tellement de mal à prendre racine que le concile de Vienne convoqué par le pape Clément V en 1311 prononça l'anathème (l'excommunication) contre toute personne qui nierait l'union de l'âme et du corps en prétendant qu'une troisième substance, l'esprit, était nécessaire.
L'esprit - la seule partie vitale et immortelle en l'homme - fut vidé de sa composante spirituelle au profit de l'intellect.
La seconde concerne la science. Depuis trois siècles, en réaction à l'obscurantisme religieux, la science a verrouillé son champ d'investigation uniquement au domaine de la matière palpable par les cinq sens. L'esprit est devenu un produit électrochimique du cerveau.
Mais cette vision réductrice est une construction moderne, bien loin de la sagesse des anciennes écoles des mystères.
Dans les écoles des mystères, que certains auteurs qualifient de païennes, la triple constitution de l’homme parfait était enseignée : Esprit , Âme et Corps.
Ainsi, Philolaos, philosophe présocratique comparait l’homme parfait à un petit cosmos rayonnant, un microcosme, qu’il appelait Sphairos au centre duquel le feu fondamental, Hestia, irradiait sans discontinuer sa plénitude de rayonnements:
Enfermé dans les liens de l'harmonie secrète,
Sphairos est là, tout rond, joyeux et immobile…
et il ajoute, introduisant l'idée d'un exil, d'une chute :
Exilé de Dieu,
Voué à la flamme au furieux délire
je pleural et gémis a la vue du séjour qui m’était étranger.
Et c'est à cette même réalité, celle du Sphairos lumineux, que Parmenide fait allusion lorsqu'il écrit :
Or il est immobile,
Pris dans les limites de formidables liens ; II est sans commencement et il est sans fin, car la génération comme la destruction ont été écartées loin de lui,
Identique à lui-même en lui-même il repose,
Il est la en lui-même immobile en son lieu ...
Ces quelques citations révèlent une mystérieuse réalité, celle de l'homme-microcosme, qui ressurgit, en occident, au 17e siècle sous l'impulsion de la fraternité de la Rose-Croix qui à travers ses premiers manifestes évoquait la moitié du monde inconnu et caché ainsi que le mystère de l’homme parfait ou du microcosme. Cette réalité du microcosme, véritable dimension de l'homme, admettons la, dans un premier temps, comme un postulat. Apres tout, l'ensemble de l'édifice scientifique ne repose-t-il pas, lui aussi, sur un ensemble de postulats ? Nous devons alors admettre que nos sens et notre connaissance scientifique de l'homme n'ont pas la faculté de percevoir ou d'étudier cette dimension, mais que son intégration dans la réflexion sur les origines, le sens et l'accomplissement de la vie, permet une approche radicalement révolutionnaire des problèmes existentiels fondamentaux.
Pouvons-nous parvenir a la connaissance de cette réalité et au-delà du postulat pouvons-nous découvrir cette dimension qu'évoque Hermes Le Trismégiste dans le Corpus Hermeticum?
Voila pourquoi, seul de routes les créatures de la nature, l’homme est double, a savoir mortel selon le corps, et immortel selon l’homme fondamental.
Sources: http://gnoseetscience.blogspirit.com/traces_de_l_homme_de_lumiere/