Notre conscience ne perçoit qu’un fragment de la réalité. Cette « réduction » de la réalité par la conscience peut être comparée au phénomène de « collapse » ou « réduction du paquet d’onde » en physique quantique qui concerne le changement d’un état indéterminé, au sein duquel tout phénomène quantique est dans une diversité d’états qui se « superposent » (illustration du chat de Schrödinger), à un état déterminé par ses coordonnées quantiques. Ainsi l’observation de la réalité indéterminée (à l’aide, par exemple, d’outils expérimentaux) « réduit » celle-ci et l’on observe ainsi dans le domaine de la physique des particules soit une particule soit une onde. C’est pour cette raison que certains considèrent que l’observateur inter-réagit avec le phénomène observé. Cette hypothèse permet de supposer que toute action de notre conscience pour appréhender la réalité d’un phénomène « réduit » celui-ci à un état qui ne peut absolument pas permettre de reconstituer la réalité antérieure à cet acte. L’appréhension de la réalité dans sa totalité est-elle donc une démarche sans espoir ? En fait, nous le voyons ici clairement, le problème est celui de la conscience et la question peut être reformulée de la façon suivante : « existe-t-il un état de la conscience qui permette d’appréhender la réalité dans sa totalité ? ». Les gnostiques ont toujours répondu par l’affirmative à cette question fondamentale. En effet, toute réponse négative est une condamnation irréversible à errer prisonnier de l’espace-temps sans perspective de liberté. Or cette forme de résignation est inacceptable pour les gnostiques. Nous pointons ici un aspect déterminant de la pensée gnostique : la conscience est la clé de la liberté. Elle est l’enjeu du combat de la Lumière contre les ténèbres. La conscience doit se libérer de l’emprise du dieu malin, c’est à dire des éons de ce monde comme le décrit si précisément l’Evangile de la Pistis Sophia ou encore l’Evangile de Judas. Dans ce dernier, Jésus considère que ses disciples – Judas mis à part- sont animés par le dieu malin et les éons.
Les Editions du Septénaire cherchent à rendre accessibles au public les ouvrages relevant du courant gnostique, mettant en lumière cette Sagesse mystérieuse présente de tout temps, de manière sous-jacente au monde. On le dit gnostique, car il véhicule une connaissance concernant l’homme et son possible retour vers une patrie divine. Ce savoir, enfoui au cœur du monde et au cœur de l’homme a nourri bon nombre de Sages, donné naissance à des Ecoles des Mystères et influencé à des degrés divers des philosophes, des scientifiques, des romanciers, des écrivains