Ecole Rose-Croix d'Or
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L'HOMME ET LES MONDES
INVISIBLES
Parmi ceux qui cherchent la signification de la présence de l'homme dans ce monde, beaucoup ont naturellement tendance à repousser dans l'au-delà la solution des problèmes, des énigmes et des mystères de la vie.
Croyant que tout se termine avec le dernier souffle, certains s'empressent de classer comme anormaux beaucoup de phénomènes gênants, « maudits », qui, suggérant la persistance d'une forme de vie, contredisent leurs affirmations. Plus radicalement même, ils refusent de les prendre en considération.
D'autres, bien au contraire, relèvent dans la description de ces phénomènes des « preuves » que les théories et spéculations avancées ne sont pas dépourvues de quelque vérité. Des « miracles », des apparitions d'anges ou de démons, de maîtres lumineux, de saints et de vierges, caractéristiques d'une certaine religion, viendront toujours confirmer ses adeptes conformément à leur croyance.
Or, dans ces croyances religieuses, les aspects invisibles du monde dialectique sont pris pour le Monde originel, le « Royaume des cieux », confusion semblable à celle qui nous fait parler de nos capacités intellectuelles et de notre sensibilité comme de notre « âme ».
La Sagesse universelle enseigne que, bien que l'homme soit en relation avec la partie invisible aussi bien qu'avec la partie visible du domaine terrestre, sa conscience, trop liée aux aspects les plus denses, l'empêche de saisir l'ensemble.
Aucune entreprise, tant dans l'aspect matériel que dans l'aspect plus subtil de ce monde, n'échappe aux limitations et aux lois du monde dialectique. Comprendre cela peut amener chez le chercheur recru d'expériences et revenu de toutes les illusions où l'a entraîné son désir d'absolu et de permanent, un premier éveil de la conscience de l'âme. Ce réveil de conscience dépendra de la lucidité de son observation quant aux influences emprisonnantes aussi bien que libératrices subies sur les plans matériel, éthérique, astral et mental.
Touché par l'impulsion spirituelle de la ressouvenance, le chercheur voit son idéalisme ne lui apporter qu'insatisfaction. Face aux contraintes de la vie matérielle, il cherche sans cesse, par réaction, un autre monde où n'existeraient ni la douleur, ni l'imperfection qu'il rencontre dans cette vie ; un autre monde qui lui permettrait, par les qualités qu'il lui suppose, de justifier les insuffisances de celui-ci.
Alors qu'actuellement, la tendance générale est au scepticisme et au doute systématique, alors qu'il faut toujours tout démontrer et prouver, nous voyons souvent la crédulité et le manque de discernement être de règle quand il s'agit de l'autre vie. Et cela démontre bien le manque d'intérêt véritable que les hommes ont pour cette vie, dont ils parlent beaucoup mais dont bien peu sont prêts à faire l'expérience. Or c'est parce que nous appartenons bien à ce monde qu'en réalité nous nous en satisfaisons, que nous imaginons le monde invisible seulement comme complémentaire du premier et ne remettant pas en cause ce que nous apprécions ici-bas : le développement et la culture de l'ego, et surtout l'espoir de pouvoir nous maintenir comme personnalité-moi après la mort.
Ces idées tranquillisantes permettent de chasser de la conscience le trouble qu'apporterait l'observation lucide de la condition humaine. Le vrai chercheur, délaissant tout dogmatisme et rêverie sentimentale ou mystique, devra donc affronter la réalité, les lois, les pièges comme les possibilités du monde invisible qu'il retrouve en lui.
Comment se fait-il qu'une partie de nous-mêmes et du monde échappe à notre conscience alors que nous y pénétrons spontanément par le sommeil (ou artificiellement par des drogues) et par ce « sommeil » profond qu'est la mort du corps physique ? Cela ne démontre-t-il pas que l'intérêt trop
exclusif que nous portons aux activités de l'ego, l'agitation intense et superficielle de l'intellect et de la sentimentalité voilent à notre conscience un aspect important de notre monde ?
Notre recherche doit aussi dépasser ces domaines, limités par essence, de notre vie dialectique. Il est donc nécessaire que le chercheur connaisse la réalité — possibilités comme dangers — de l'invisible. Car à quoi lui servirait sa lucidité, si elle devait ne plus pouvoir s'exercer justement dans les domaines où l'illusion a le plus d'emprise ?
Ce que nous appelons notre vie n'est que la projection dans le monde dialectique, dans la nature de la mort, de l'Idée divine de l'homme conçu à l'image du Père, projection dualisée dans le monde de la forme, forme changeante et plus ou moins subtile.
Remonter du domaine des effets à celui de la cause originelle implique une compréhension, une certaine conscience de l'état originel. C'est vers cette conscience que la ressouvenance nous guide.
L'Ecole Spirituelle de la Rose-Croix d'Or s'adresse plus particulièrement à l'homme capable de voir au- delà de ce monde dialectique illusoire. Un tel homme peut s'ouvrir à la Vérité cachée derrière les apparences. Il ressent l'impulsion spirituelle du lointain passé comme une liaison encore inconsciente mais puissante avec une filiation perdue, avec une perfection qu'il sait exister. Et cela éveille une recherche passionnée de cet état originel perdu, qui se traduit par une inclination irrépressible pour ce qui touche aux mondes invisibles.
Cette inclination couve dans le sang, car l'impulsion spirituelle de la ressouvenance imprègne les quatre corps de la personnalité, provoquant un état d'être très particulier. La cause en est le passé du microcosme et l'héritage des ancêtres.
L'impulsion spirituelle de la ressouvenance agit sur le pouvoir du penser et engendre un penchant très marqué pour le domaine ésotérique. L'impulsion peut aussi agir sur le corps astral (corps du désir) provoquant une aspiration à saisir les forces cachées, les influences magiques ressenties. Mais il faut insister sur le fait que cette réceptivité aux multiples influences magiques de cette nature n'est qu'une réaction, à son niveau de conscience, de la personnalité à l'impulsion spirituelle.
Que cette réceptivité soit présente à la naissance, ou éveillée par des exercices (ou bien provoquée momentanément par des substances chimiques), elle n'est absolument pas la preuve d'un progrès sur le chemin de la perfection spirituelle. Au contraire, le développement expérimental d'une sensibilité à la magie, les pouvoirs occultes d'une conscience encore entièrement centrée sur elle-même peuvent devenir des obstacles importants sur le chemin, en renforçant l'illusion du moi quant à ses capacités et en lui cachant sa pauvreté intérieure.
La libération rendue possible par l'impulsion spirituelle de la ressouvenance exige de celui qu'elle anime qu'il parvienne non pas à cette imitation, à cette caricature qu'est l'obtention de « pouvoirs », mais à la véritable Magie de l'Ame transfigurée, c'est-à-dire à l'Art Royal et Sacerdotal de la participation à l'CEuvre Divine par la maîtrise des forces qui manifestent le Royaume Immuable.
Dans une Ecole Spirituelle libératrice, sous l'impulsion spirituelle, l'élève sur le chemin libérateur développe, grâce aux éléments nouveaux que son orientation fait pénétrer dans son champ de respiration et dans son sang, certains aspects ésotériques correspondant à ses possibilités du moment. Ses sens, par exemple, s'affinent, son pouvoir de penser s'assouplit, son intuition s'approfondit. Toutes les activités de sa vie s'élargissent, témoignant de son orientation nouvelle. On peut aussi constater, chez tout candidat sérieux sur le parvis de l'Ecole Spirituelle de la Rose-Croix d'Or, un profond changement de vie et de nature, état de vie en parfait accord avec l'état de conscience réel.
Cette conscience, qui se manifeste dans le sang et par lui, est influencée par 4
le passé du microcosme, ses incarnations précédentes
l'hérédité.
C'est dans la conscience que l'influence spirituelle de la ressouvenance agit sur le chercheur, en lui inspirant un profond désir de découvrir la Vérité. Un tel désir s'explique par les multiples expériences qui, au cours des vies antérieures, ont laissé leur empreinte dans le microcosme, marquant profondément la conscience et l'ouvrant à la possibilité libératrice.
Nous touchons ici à la notion d'incarnation du microcosme dans le monde matériel. Revenons à la constitution ésotérique de la personnalité dans le microcosme, sujet ébauché dans les lettres précédentes.
Après la naissance du corps physique, les divers corps subtils, éthérique, astral et mental, se développent au cours de périodes de sept années : âge de raison, puberté, majorité, plénitude des capacités atteinte vers vingt-huit ans. La vie s'écoule, la personnalité fait un certain nombre d'expériences et utilise ses capacités selon l'une ou l'autre des deux grandes voies qui s'offrent à elle :
ou bien cultiver les innombrables possibilités de cet ordre de vie, sur la base de la conscience ordinaire dialectique
ou bien éveiller la conscience de l'âme nouvelle et, par la Transfiguration, parvenir à la libération et à la réintégration dans le Royaume des Ames Immortelles.
C'est à cette seconde voie, à ce chemin libérateur que nous sommes depuis longtemps appelés, afin que, mûris par l'expérience de ce domaine de vie, nous accomplissions avec tout notre être ce qui est le véritable devenir humain. C'est la voie de la reconstitution du microcosme dans sa splendeur primordiale. C'est la voie où la personnalité, libérée des entraves et limitations de la conscience-moi, découvre le sens profond de sa vie dans la participation au Grand CEuvre, guidée maintenant par la conscience de l'âme éveillée.
Mais si la voie libératrice n'a pas été suivie, que se passe-t-il après la mort ? Le corps physique, le plus dense et le premier formé, se désagrège rapidement, le microcosme et le reste de la personnalité, privés de leurs liens matériels, ne peuvent plus se manifester que dans la partie invisible du monde dialectique, l'au-delà. Puis survient, dans les trois à cinq jours suivants, la dissociation du corps éthérique. Il n'a plus de relation, en effet, avec les organes du corps physique nécessaires pour capter les éthers.
La partie la plus dense, formée des éthers chimique et vital qui jouent un grand rôle dans les processus biologiques, reste près du corps. C'est cette partie, ayant l'apparence du corps physique, qui est parfois visible à ce moment aux personnes sensitives. La partie la plus subtile du corps éthérique, formée d'éther lumière (qui manifeste les sentiments) et d'éther réflecteur (par lequel les pensées prennent forme), se détache du corps et accompagne le corps astral et le corps mental.
Or, après la dissolution du corps éthérique, la conscience assimile les expériences de la vie (d'où la nécessité de ne pas troubler cette période de quelques heures à quelques jours pendant laquelle le « film » de son existence se déroule devant le décédé). Puis le décédé arrive à la connaissance de son véritable état d'être.
Après quoi, selon son orientation, sa vibration intérieure, le microcosme est attiré dans les plans correspondants, qu'on pourrait appeler ciel, purgatoire ou enfer. Ces plans forment ce que nous avons désigné dans la quatrième brochure comme la « sphère réflectrice », avec ses domaines « supérieurs » et « inférieurs ».
Dans ces domaines se sont formés, comme reflet et imitation de ce qui se passe sur terre, toutes sortes de groupes d'entités rassemblées selon leurs affinités. Or, la matière astrale étant essentiellement modelable, ils ont construit et entretiennent des « décors » variés en rapport avec les goûts et les idéaux qu'ils avaient sur terre, et cela dans le but de perpétuer leur illusion de vivre.
Le fidèle d'une église chrétienne y est donc accueilli par des anges et des saints dont les traits sont calqués sur l'imagerie classique, il pénètre dans des « cathédrales » gigantesques ; le mahométan trouve un paradis conforme à son attente ; l'occultiste rencontre ses gourous, ses maîtres semblent rayonner d'une lumière supraterrestre ; l'artiste contemple des œuvres merveilleuses, etc.
De véritables organisations, hiérarchisées comme leurs pendants terrestres, accueillent donc le décédé pendant le plus ou moins bref séjour qu'il fait dans cette sphère de passage. Les illusions dans lesquelles il a vécu n'en sont que renforcées. Ce qui est important, dans l'au-delà, est donc l'état de conscience, le degré d'éveil acquis durant le séjour terrestre.
Une âme aux qualités réelles, résultat d'efforts incessants vers une conscience toujours plus haute, dépassant le seul aspect matériel de la vie, est une âme en voie d'éveil qui a une certaine notion de son existence propre ; elle se détachera naturellement des restes de son vêtement éthérique.
Une vie ni bonne ni mauvaise favorise peu les qualités psychiques. C'est le cas de la majorité des hommes. Après la mort, ils tombent rapidement dans l'inconscience et la dissolution rapide des corps subtils permet au microcosme une nouvelle plongée dans la matière.
L'être uniquement intéressé par le monde matériel fera tout pour s'opposer à la volatilisation de son corps éthérique, au moyen duquel il garde quelque contact avec le monde des vivants. Il tentera même de combler ses pertes d'éthers pour prolonger artificiellement son séjour dans le domaine de passage.
Telle est l'origine de la sphère réflectrice, la cause du spiritisme et de tous les phénomènes annexes : apparitions, transes, cultes magiques du type vaudou, langage médiumnique ... Il ne s'agit pas d'autre chose que du parasitage des êtres vivants par ces êtres désincarnés, ces entités liées à la terre, en vue de capter les éthers dont ils ont besoin pour ne pas disparaître. Ils recherchent essentiellement les deux éthers « supérieurs », l'éther lumineux (ou éther du sentiment) et l'éther réflecteur (ou éther de la pensée).
En effet, tout sentiment, d'autant plus s'il est puissant tel la colère, l'angoisse, la haine, l'envie, comme aussi le romantisme, l'émotivité ... provoque une dépense d'éthers lumineux (nettement sensible au niveau du sternum dans les peurs soudaines). De même toute pensée, activité mentale débridée, rêverie, obsession, provoquent une émission d'éther réflecteur par le cerveau.
Or certaines entités de la sphère réflectrice ont intérêt à exciter ces activités (elles créent des situations dans ce but) jusqu'à faire perdre à l'individu tout ou partie du contrôle de soi. C'est ce qui se passe en particulier dans les groupes spirites et autres, qui se servent de la médiumnité, c'est-à-dire de la grande sensibilité naturelle au domaine de l'astral.
Notre champ de respiration est en concordance avec notre état d'être, avec l'état de notre sang, de nos sens et de notre conscience. Par l'intermédiaire du sternum (remarquez ce nom qui signifie : le rayonnant) cet état d'être rayonne à l'extérieur de manière à la fois attractive et répulsive. Tout ce qui ne concorde pas avec cet état est repoussé, tandis que tout ce qui est en harmonie est attiré dans le champ de respiration, puis relié par lui au sang et par le sang aux centres cérébraux.
Chaque homme selon son état d'être est donc médium dans un certain sens ; sa conscience est ouverte à de nombreuses influences extérieures qui orientent en grande partie son activité.
Si la médiumnité est un état assez général, elle se développe surtout dans l'homme qui cultive certaines possibilités dans lesquelles il se complaît, artistiques, scientifiques, occultes ou religieuses. Il recherchera divers moyens — songes, dédoublements, drogues — pour accroître cette sensibilité médiumnique. Ces influences sont très nettes dans les cercles spirites, où on les recherche volontairement.
Le médium le plus apte au contact est relié par les centres cérébraux à un « esprit contrôle », celui-ci est alors en mesure de lire dans l'éther réflecteur des personnes présentes et provoque facilement un intérêt et une émotion intense en évoquant des événements de la vie personnelle des assistants, en transmettant des « messages » de la part de défunts, en faisant des promesses ou des prédictions.
Il s'ensuit une forte émission d'éthers et une liaison accrue entre ces parasites de l'au-delà et les participants, dont l'intense fatigue nerveuse montre bien les dangers de ces séances de « pillage » pour la santé physique et psychique. Mais il faut bien considérer que ces activités existent en fait pratiquement partout, dans tous les domaines.
Elles sont en particulier très nettes dans les divers milieux occultes, dans les sectes et religions de cette nature. Bien entendu, on évoque ici des êtres élevés. On ne parlera que de contact avec des Sages, des maîtres, avec Christ, avec l'Esprit Saint. Par l'utilisation de rythmes, de chants modulés, de répétitions, d'un cérémonial prenant, on suscite chez le fidèle l'émotion recherchée. Elle peut culminer dans des phénomènes comme la transe, la glossolalie, qui accentue encore l'atmosphère bien particulière ainsi créée.
Ces phénomènes prennent actuellement de l'ampleur, et après avoir touché de petits groupes, gagnent progressivement certains milieux religieux totalement inconscients de l'emprise à laquelle ils soumettent leurs fidèles lors de tels rassemblements.
Dans un tout autre domaine, les manifestations politiques, nationalistes et raciales donnent lieu à des rassemblements où l'orateur talentueux sait faire « vibrer » la foule et l'amener au point où chacun perd plus ou moins le contrôle de lui-même et est poussé à des sentiments et des actes qui ne seraient pas normalement les siens. On imagine facilement l'intérêt de mener et d'entretenir un tel « troupeau » grâce à toutes sortes d'idéologies.
Que nous donnions aux forces ainsi évoquées des noms pompeux comme Dieu, Maître, Christ, Esprit Saint et même Lumière ou Rose-Croix, elles n'en sont pas moins le fait de la médiumnité. Or, sur cette base, on ne pourra jamais libérer l'humanité, car il s'agit en fait d'un asservissement.
Il est clair que jamais des influences vraiment supérieures, des forces du Royaume des Ames Immortelles n'auront recours à de telles pratiques pour pénétrer le système vital de l'homme. C'est pour cela qu'une Ecole Spirituelle libératrice n'évoquera jamais les forces de l'au-delà, fussent-elles parées des plus beaux titres spirituels ; au contraire, son souci constant est d'appeler à la lucidité vigilante, à la connaissance de soi, à l'observation des pensées et des émotions, au calme intérieur et au rejet de toute satisfaction de l'ego, aussi bien raffinée que basse.
Seul un désir intense de l'âme, dépouillé de la soif d'accaparer qui caractérise le moi, permet la liaison des forces supérieures avec le microcosme et l'éveil d'une pensée libre. Répétons que cette liaison ignore le moi égoïste de la nature et que toute intervention d'entités, aussi brillantes soient-elles, s'adressant au moi du chercheur est douteuse. C'est ce qu'exprime avec force la parole des Sages d'Asie : « Si tu rencontres Bouddha en chemin, étrangle-le I »
Lorsque le corps éthérique a fini de se dissoudre, les corps subtils restants (le corps astral et le corps mental) se maintiennent encore un certain temps. Le microcosme ayant assimilé les expériences de la vie écoulée prend conscience de son devenir.
Puis le corps astral et le corps mental se dissolvent lentement à leur tour. Il ne reste plus, dans le microcosme vidé, que quelques atomes de la personnalité disparue ; c'est par eux que l'essence de la vie qui vient de s'achever, sa moisson d'expériences, s'ajoute à celles des vies précédentes dans l'être aural. Et, en son centre, la Rose encore endormie, devra attendre une nouvelle possibilité d'éveil.
A cette fin, il faut que le microcosme admette une nouvelle personnalité mortelle, que l'Ame s'incarne à nouveau.
La notion de réincarnation heurte les conceptions habituelles de l'occidental. Or la réincarnation, ou transmigration de l'Ame, a été enseignée par toutes les grandes religions, y compris le christianisme primitif. Mais cette notion fut souvent tenue secrète et même niée. C'est compréhensible car, à partir du moment où l'Ame est confondue avec un aspect subtil de l'ego, on interprète à tort ce phénomène comme la possibilité, pour une même conscience-moi, de revenir sur cette terre dans un corps physique afin de faire de nouvelles expériences dans la matière.
Mais la personnalité actuelle, dialectique, temporaire, est seulement un moyen conçu pour reconstituer, dans le microcosme, la Personnalité originelle disparue après la chute, éveiller l'Ame, ressusciter l'Homme originel et reconstruire le Temple intérieur. Cette personnalité temporaire, limitée, mortelle qui est la nôtre, nous donne donc la possibilité, par le chemin grandiose de la Transfiguration, du retour vers la patrie perdue, le Royaume originel.
Voilà le but sublime de la vie sur terre. Les perspectives infinies d'un tel développement, de lumière en lumière et de force en force, que présente le Chemin, sont telles que la personnalité qui l'entreprend souhaite toujours plus, à chaque pas, être l'instrument parfait de l'Ame en éveil.
Lorsque toute la vie s'est centrée sur la personnalité-moi, cas le plus général, celle-ci, comme nous l'avons dit, est totalement dissoute à la mort, plus ou moins vite selon son évolution dans les domaines de l'au-delà.
Le microcosme alors vidé est soumis aux influences permanentes des forces, tensions et désirs accumulés en lui. Cet ensemble de tensions, que l'on peut désigner par le terme de « karma », concentrées dans l'être aural, provenant des expériences faites ou fuies pendant la vie, déterminent les circonstances, le milieu et les situations qui permettront par la suite de résoudre ces tensions et de faire les expériences nécessaires.
Le microcosme est alors de nouveau attiré vers la sphère matérielle, où une nouvelle personnalité sera reliée à l'être aural et, par lui, indirectement, aux précédents porteurs des possibilités de rédemption.
La roue de la vie et de la mort recommence à tourner, selon le perpétuel « monter, briller, descendre » ; elle continuera encore et encore, à moins que, reprenant conscience de sa condition de Fils de Dieu, l'homme se décide au retour et prenne le chemin de la renaissance.
Ce n'est donc ni dans l'au-delà, ni au cours d'une autre incarnation, mais ici, maintenant, sur terre, que vous devez prendre la décision qui donnera un sens véritable à votre existence : ouvrir la voie à la Vie impérissable.
ROSE-CROIX D’OR LA
GNOSE – 12 BROCHURES D’INFORMATION
Brochure
n°06
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